Le poing
Le géant
Coucher de soleil depuis la maison des bénévoles |
Et vous, quand viendrez-vous prêter votre coup de main forte?
Les maisons sont conçues pour être bâties, et non pas débâties. Avec le nombre imposant d'heures-personnes consacrée à un seul domicile, celui du barbier, pendant ma présence de quatre jours, je n'ose même pas imaginer le coût d'une telle corvée, si elle avait été effectuée par des travailleurs rémunérés.
Mercredi, le dîner était offert gratuitement par le marché de poissons local. Au menu, de la soupe de crabe et de la kujira frite. Bien que je sois opposé à la consommation de kujira, et que j'essaie d'éviter les aliments frits, ça reste qu'elle était déjà décédée, cette kujira, et gratuite. J'en ai donc mangée. On ne mord pas l'hameçon qui nous nourrit.
Presque huit mois se sont déjà écoulés depuis la vague de destruction, mais partout les débris, parfois personnels tels que des photos, jonchent toujours le sol. Avec ses milliers de bâtiments lourdement endommagés, lorsqu'ils n'ont pas été carrément détruits, Ishinomaki mettra des années à retrouver un semblant de normalité. D'ici là, le principal secteur d'activité sera celui de la reconstruction, et les bénévoles demeureront une ressource précieuse et appréciée.
Coupez! Coupez! Ce n'est pas bon comme introduction de texte. Il faut plus de mordant, plus d'émotions!Lundi matin, neuf heures trente. Devant la gare d'Ishinomaki, un homme attend qu'on vienne le cueillir. Les badauds se succèdent, mais personne qui ressemble à un bénévole venu accueillir un confrère, fraîchement arrivé après une nuit mal dormie dans l'autocar de nuit.
Coupez! Coupez! C'est quoi cette surdramatisation? Le narrateur n'était nullement pressé. Il est venu donner de son temps, pas courir après! Et pourquoi encore relater le tout à la troisième personne? C'est quoi cette manie?Je dois avouer ici que je ne sais pas trop comment m'y prendre pour décrire mon deuxième séjour de volontariat, d'où le présent récit tarabiscoté.
Julien? C'est Alain. Je viens de recevoir le message de ta mère. Apparemment ton frère a été hospitalisé en psychiatrie et elle n'est pas capable de te rejoindre!
Mmm, laisse-moi y penser. Ah oui, ça me revient! Ça fait une éternité, de ce Julien! Désolé mon ami, bonne nuit!